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HISTOIRE

 

Les origines de la nation islandaise

On dit que les Norvégiens Ingólfur Arnarson et sa femme Hallveig Fródadóttir furent les premiers habitants de l'Islande. Arrivés en 874 apr. J.-C., ils fondèrent Reykjavík, l'actuelle capitale. D'autres Norvégiens et des Celtes suivirent, et, en 930, les Islandais créèrent une Assemblée nationale, l'Althing (le plus vieux Parlement du monde). Bien qu'il n'y eût pas de gouvernement central ou de monarchie établie, l'Althing promulguait les lois et servait de tribunal. L'État islandais sut se maintenir ainsi pendant plus de trois cents ans. Le pays disposait de vastes pâturages et de grandes réserves de poissons, de phoques et de volailles. Les marchands islandais opéraient en Scandinavie, en Europe continentale et dans les îles anglaises. La culture islandaise se développa, notamment à travers une riche littérature médiévale. À la fin du Xe siècle, les Islandais colonisèrent le Groenland et, au début du XIe siècle, l'explorateur islandais Leif Eriksson atteignit l'Amérique du Nord (le Vinland), bien que les tentatives d'implantation y fussent restées vaines.


L'autorité danoise

En 1262, en partie pour mettre fin aux luttes entre chefs locaux, l'Islande déclara allégeance à la Couronne norvégienne, mais resta relativement autonome. Toutefois, cette période fut marquée par une grande décadence et une misère considérable. En 1380, l'Islande et la Norvège s'unirent à la Couronne danoise. De 1402 à 1404, une épidémie de peste noire décima les deux tiers de la population islandaise.
Craignant la concurrence islandaise, notamment dans le secteur de la pêche, le Danemark tenta d'isoler l'île économiquement et la contraignit à réduire ses échanges avec les îles britanniques et les États germaniques. En 1602, le Danemark instaura finalement un monopole commercial avec l'Islande, qui perdit ainsi toute autonomie économique.
Les Danois introduisirent également le luthéranisme dans l'île en 1530, mais la Réforme rencontra une farouche résistance qui ne prit fin qu'avec l'exécution sans procès de l'évêque catholique Jón Arason!; il fut décapité en 1550, et l'Église luthérienne devint l'Église officielle. Bien que l'Islande soit encore luthérienne de nos jours, Arason demeure un héros national.
Au XVIIIe siècle, une épidémie de variole (1707-1709) décima près du tiers de la population, et le pays fut dévasté par l'éruption du volcan Laki en 1783.


La marche vers l'indépendance

Le XIXe siècle fut une période de restauration nationale, inaugurée en 1787 par un assouplissement des lois commerciales. En 1843, l'Althing fut restauré et, en 1874, une nouvelle constitution fut promulguée instaurant un contrôle partiel de l'Althing sur les finances publiques. Le combat pour l'indépendance se fit plus virulent. En 1904, l'Islande obtint l'autonomie interne et, en 1918, elle accéda finalement à l'indépendance, le roi de Danemark conservant son titre de roi d'Islande. Enfin, au début de 1944, 97,3 p. 100 des votants se prononcèrent, par référendum, en faveur de la séparation totale avec le Danemark et, le 17 juin de la même année, fut proclamée la République islandaise.


L'affirmation de l'indépendance

L'Islande demeurait cependant occupée par une puissance étrangère. En 1941, les États-Unis et l'Angleterre avaient en effet poussé l'Islande à demander la protection américaine pour relayer les troupes anglaises, présentes depuis 1940 sur le territoire islandais. Mais contrairement à leurs engagements, les États-Unis ne retirèrent pas leurs forces à la fin de la guerre. Qui plus est, le gouvernement américain exigea la présence de bases militaires permanentes dans le pays. Cette demande ne fut pas satisfaite. Un compromis fut trouvé en 1946, autorisant un contrôle américain de l'aéroport de Keflavík pendant six ans et demi. Mais en 1949, l'Islande devint membre fondateur de l'OTAN et, en 1951, les États-Unis obtinrent l'autorisation de l'Islande de stationner des troupes sur son territoire, dans le cadre de cette organisation. Cette présence américaine, ininterrompue depuis 1941, a été un grand sujet de division pour plus d'une génération d'Islandais. En 1985, l'Althing vota une résolution unanime qui bannissait l'entrée d'armes nucléaires en Islande.
Un autre conflit, économique celui-ci, opposa l'Islande au Royaume-Uni. Le souci de protéger ses réserves de poissons et ses emplois conduisit l'Islande à étendre la limite de ses eaux territoriales de 4 à 12 miles nautiques (de 7 à 22 km) en 1964 et à 50 miles nautiques (93 km) en 1972. Le gouvernement anglais répondit à cette extension en envoyant ses navires de guerre pour protéger ses chalutiers dans les eaux sujettes à litige. Les deux parties s'entendirent cependant en 1973 sur un compromis provisoire sur les limites de pêche mais, un mois avant la date d'expiration de l'accord, en octobre 1975, l'Islande étendit sa frontière maritime à 200 miles nautiques (370 km). L'année suivante, les deux États rompirent leurs relations diplomatiques. De nouvelles négociations convainquirent l'Angleterre d'accepter cette limite et de retirer ses chalutiers en décembre 1976.
Depuis 1918, la plupart des gouvernements qui ont dirigé l'Islande ont été des gouvernements de coalition. En 1991, une coalition regroupant le parti Indépendance et le Parti social-démocrate accéda au pouvoir.
Première femme élue à la tête d'un État constitutionnel, Vigdís Finnbogadóttir présida aux destinées de l'Islande à partir de 1980. Jouissant d'une très grande popularité, elle fut réélue en 1984, 1988 et 1992. Elle ne se représenta pas à l'élection de juin 1996 et Olafur Ragnar Grimsson, ministre des Finances entre 1988 et 1991, lui succéda à la tête de l'État.